mardi 16 juillet 2013

Le crime était presque parfait

Depuis plus de vingt ans, un médecin se bat pour prouver le lien entre des morts suspectes et la toxicité de la laitue de mer en putréfaction sur les plages bretonnes. Etrangement, l’Etat et la justice font la sourde oreille.
Plage de Saint-Michel-en-Grève, Côtes-d’Armor, 28 juin 1989. Le corps sans vie d’un joggeur de 26 ans est retrouvé dans un amas d’algues vertes.
Même endroit, 5 juillet 1999, 16 heures. Maurice Brifault s’écroule sur le volant de son tracteur de ramassage d’ulves, des algues vertes aussi appelées « laitue de mer ». Le quinquagénaire, sans aucun antécédent médical, est intubé et ventilé. Il restera cinq jours dans un coma profond.
Lantic, baie de Saint-Brieuc, toujours dans les Côtes-d’Armor, 22 juillet 2009. Thierry Morfoisse, 48 ans, meurt au pied de son camion de collecte d’algues vertes. Quelques minutes auparavant, il avait laissé un message téléphonique : « Putains d’algues, j’en ai marre ! » 
Saint-Michel-en-Grève, 28 juillet 2009. Vincent Petit, 28 ans, s’enfonce avec son cheval dans un mélange de sable et d’algues putréfiées. L’animal décède aussitôt. Le cavalier échappe de justesse à la mort, grâce à l’intervention d’un nettoyeur municipal de marées vertes.
Quatre accidents graves en vingt ans. Deux mortels. Les algues vertes ont transformé certaines plages paisibles de Bretagne en zones dangereuses.