La Bretagne profonde était à Kerampuil...
Dans les profondeurs de Kerampuil, se sont diluées toutes les idéologies, toutes les représentations, tous les schémas de pensée rationnelle. Ce qui est profond est noir, obscur, couleur lisier. De Kerampuil, il n’en sort que du lisier, encore plus de lisier.
Dans les profondeurs de Kerampuil, se sont diluées toutes les idéologies, toutes les représentations, tous les schémas de pensée rationnelle. Ce qui est profond est noir, obscur, couleur lisier. De Kerampuil, il n’en sort que du lisier, encore plus de lisier.
La Bretagne profonde a aujourd’hui la couleur du lisier. Elle a perdu le vert de l’Arcoat et le bleu de l’Armor.
La Bretagne profonde aujourd’hui est tellement profonde que tout s’y perd, à commencer par la capacité à raisonner. Kerampuil est un trou noir qui avale tout, l’Etat, le gouvernement, les impôts, les élus, l’administration, les fonctionnaires, et bien sûr les règles, surtout tout esprit critique. Mais la politique n’est pas l’astronomie. Tout n’est jamais perdu pour tout le monde.
La Bretagne profonde aujourd’hui est tellement profonde que tout s’y perd, à commencer par la capacité à raisonner. Kerampuil est un trou noir qui avale tout, l’Etat, le gouvernement, les impôts, les élus, l’administration, les fonctionnaires, et bien sûr les règles, surtout tout esprit critique. Mais la politique n’est pas l’astronomie. Tout n’est jamais perdu pour tout le monde.
La politique noir lisier fait le bonheur de quelques uns et le malheur de tous les autres. Il suffit de remonter le lisier.
D’abord, le cul des cochons. Puis les cochons eux-mêmes, et toutes les autres espèces, martyrisés dans leurs immenses boîtes d’extermination hors sols. Et les hommes qui snifent l’ammoniac des déjections. Ensuite ceux qui désossent les carcasses, celles des bêtes et les leurs.
De l’autre côté tous les Glons qui nourrissent ce minerai et les abatteurs qui pompent les finances publiques. Et les banques, et les marchands, et les coopératives, et la FNSEA, et les Chambres d’Agriculture, et les Le Fur... ça en fait du monde à vivre au pays !
Ceux qui en vivent bien, et même très bien n’ont pas envie d’en changer. A Kerampuil, ceux qui en vivent mal non plus. A Carhaix, c’était toute la Bretagne profonde réunie.
Même pas l’épaisseur d’un gwen a du pour séparer les Glons et les glands.
Même pas l’épaisseur d’un gwen a du pour séparer les Glons et les glands.
Yves-Marie Le Lay.
Cet article a provoqué de vives réactions dans l’hebdomadaire Le Trégor qui a accepté de le publier. Il était aussi fait pour cela.
Il a atteint son premier objectif : tirer fort pour que sortent du bois les idées forces du mouvement les bonnets rouges, bien dissimulées derrière le consensuel gwen a du. Il n’était que le premier étage de la fusée.
Le deuxième, c’est l’explication de texte, avec comme but de mieux éclairer les indécis, et même celles et ceux qui inclinent par proximité affective, familiale, professionnelle vers les bonnets rouges, sans en comprendre le sens. Quant aux autres, à défaut de cellules de dégrisement, il est à craindre que la désillusion prenne des mois, quoiqu’il soit fait, quoiqu’il soit dit. Demande a été faite au Trégor de publier cette deuxième tribune.
Respecter les personnes, ce nʼest pas les flatter pour mieux les tromper.
Merci au Trégor dʼavoir bien voulu publier dans ses colonnes cette tribune iconoclaste. Quʼelle ait dérangé, cʼétait le but. Pour briser ce consensus anesthésiant et euphorisant autour dʼune prétendue Bretagne qui retrouverait son souffle, il fallait cet électrochoc.
Paradoxalement, elle ne sʼadressait pas dʼabord à toutes celles et tous ceux qui de bonne foi pour beaucoup, voient dans le mouvement des bonnets rouges un nouveau départ pour la Bretagne. Ils en sont convaincus. Le temps de la désillusion nʼest pas encore venu. La violence de la réponse de certains était tout aussi prévisible quʼelle est excusable.
Ces lignes étaient dédiées à toutes celles et ceux qui sʼinterrogent, qui doutent, qui cherchent un autre avenir pour notre région. Quʼils ne croient pas un seul instant quʼun mouvement qui réunit de lʼextrême-droite jusquʼà lʼextrême-gauche, en mêlant salariés licenciés et bien piètres employeurs aient un avenir. Quʼils ne pensent pas que Thierry Merret et la FNSEA aient autre chose à proposer que de produire toujours plus de cochons et de poulets hors sols dans un territoire qui est déjà saturé de leurs déjections et dont les eaux sont gravement polluées. Cʼest tout le paradoxe des bonnets rouges, tous animés dʼun désir de changement, mais qui est tellement confus sous couvert de gwen a du, que ceux qui le portent font tout pour ne rien changer et faire durer le système qui soigne tant leurs intérêts personnels.
Cʼest ce marché de dupes quʼune association de défense de lʼenvironnement est en devoir de dénoncer. Comme elle défend lʼintérêt patrimonial de la Bretagne, qui est toute sa richesse, elle ne peut accepter quʼil soit encore plus souillé demain par ce productivisme subventionné qui sʼaccroche à ses privilèges. A cette économie de la prédation, elle en appelle pour demain à lʼéconomie de la création. Tout est à inventer en Bretagne, y compris de nouvelles formes de représentation citoyenne. Et pour cela, aucune resucée du passé nʼy suffira pour en finir avec les licenciements, la chute des cours des produits agricoles bas de gamme et lʼaugmentation des coûts de production.
Cʼest cela le devoir de dire les faits. Cʼest respecter les personnes que de le dire, même crument pour être entendu. Ce nʼest pas les respecter que dʼuser des vielles ficelles du nationalisme, quʼil soit breton, français ou autre, pour les flatter et ainsi mieux les tromper. Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor.
Respecter les personnes, ce nʼest pas les flatter pour mieux les tromper.
Merci au Trégor dʼavoir bien voulu publier dans ses colonnes cette tribune iconoclaste. Quʼelle ait dérangé, cʼétait le but. Pour briser ce consensus anesthésiant et euphorisant autour dʼune prétendue Bretagne qui retrouverait son souffle, il fallait cet électrochoc.
Paradoxalement, elle ne sʼadressait pas dʼabord à toutes celles et tous ceux qui de bonne foi pour beaucoup, voient dans le mouvement des bonnets rouges un nouveau départ pour la Bretagne. Ils en sont convaincus. Le temps de la désillusion nʼest pas encore venu. La violence de la réponse de certains était tout aussi prévisible quʼelle est excusable.
Ces lignes étaient dédiées à toutes celles et ceux qui sʼinterrogent, qui doutent, qui cherchent un autre avenir pour notre région. Quʼils ne croient pas un seul instant quʼun mouvement qui réunit de lʼextrême-droite jusquʼà lʼextrême-gauche, en mêlant salariés licenciés et bien piètres employeurs aient un avenir. Quʼils ne pensent pas que Thierry Merret et la FNSEA aient autre chose à proposer que de produire toujours plus de cochons et de poulets hors sols dans un territoire qui est déjà saturé de leurs déjections et dont les eaux sont gravement polluées. Cʼest tout le paradoxe des bonnets rouges, tous animés dʼun désir de changement, mais qui est tellement confus sous couvert de gwen a du, que ceux qui le portent font tout pour ne rien changer et faire durer le système qui soigne tant leurs intérêts personnels.
Cʼest ce marché de dupes quʼune association de défense de lʼenvironnement est en devoir de dénoncer. Comme elle défend lʼintérêt patrimonial de la Bretagne, qui est toute sa richesse, elle ne peut accepter quʼil soit encore plus souillé demain par ce productivisme subventionné qui sʼaccroche à ses privilèges. A cette économie de la prédation, elle en appelle pour demain à lʼéconomie de la création. Tout est à inventer en Bretagne, y compris de nouvelles formes de représentation citoyenne. Et pour cela, aucune resucée du passé nʼy suffira pour en finir avec les licenciements, la chute des cours des produits agricoles bas de gamme et lʼaugmentation des coûts de production.
Cʼest cela le devoir de dire les faits. Cʼest respecter les personnes que de le dire, même crument pour être entendu. Ce nʼest pas les respecter que dʼuser des vielles ficelles du nationalisme, quʼil soit breton, français ou autre, pour les flatter et ainsi mieux les tromper. Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor.