mardi 9 avril 2013

Algues vertes : 3 décisions de justice établissant l'insuffisance des actions de l'Etat


22 mars 2013. Arrêt de la Cour administrative d'Appel : L'Etat est condamné à payer 123 000 euros à quatre communes de la baie de Lannion (Plestin-les-Grèves, Saint-Michel-en-Grève, Trédrez-Locquémeau et Tréduder) pour le ramassage des ulves en 2010. Ces quatre communes ont deux autres procédures en cours, sur les frais engagés en 2011 et 2012.
- La Cour d'appel  invoque « les carences de l'État dans la mise en oeuvre de la réglementation européenne et nationale, carences consécutives d'une faute de nature à engager sa responsabilité.  
- Elle remarque par ailleurs qu'il «constant et non contesté que les pollutions d’origine agricole des eaux superficielles et souterraines en Bretagne constituent la cause principale de la prolifération des ulves sur le littoral…»
- Dans son arrêt, la cour note aussi que s’il y a bien eu des programmes d’action depuis 2003, «les résultats ne sont pas démontrés… Ils ne seront pas en mesure, compte tenu de la nature et de l’ampleur des pollutions existantes liées aux carences sus-décrites, d’améliorer la situation avant de nombreuses années ».
Lire l'arrêt pour une des communes
29 mars 2013. Jugement du Tribunal Administratif de Rennes : les 4 préfets bretons sont invités à revoir, sous 3 mois, leur 4ème programme d'action de lutte contre les nitrates, élaboré en 2009, jugé insuffisant. 
L'arrêté préfectoral du 21 juillet 2010 est annulé :
- Notamment, les épandages sur le Maïs autorisés dès le 15 février, ne devront pas commencer avant le 31 mars. 
- la limitation annuelle à 210 kg d'unité d'azote à l'hectare est considérée notoirement insuffisante par rapport à l'ampleur de la pollution.
Lire les jugements
Le commentaire de l'avocat de Greenlaw
29 mars 2013 : Jugement du Tribunal administratif de Rennes :  La  FDSEA et les Jeunes Agriculteurs du Finistère, eux, ont été déboutés de leur demande d'annulation du même arrêté du 21 juillet 2010, estimé illégal, car imposant des "contraintes disproportionnées".  
Ce que n'a pas retenu le tribunal, considérant que :
- ces mesures d'intérêt général «ont pour but la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d'origine agricole" 
- qu'il n'est pas établi que "ce but aurait pu être atteint par des mesures moins contraignantes».